Alpine Endurance Team (ex Signatech) s’apprête à faire rouler sa nouvelle Alpine A480 sur le circuit Espagnol Motorland dans le cadre des essais avant saison.
La reprise de WEC approche à grands pas
Dans un peu moins de deux mois, les moteurs des 34 engagés pour la Saison 9 du Championnat du Monde d’Endurance FIA (WEC) rugiront pour la manche d’ouverture à Portimão (Portugal).
Le WEC en profite pour dévoiler l’affiche officielle de cette saison 2021. Celle-ci marque le début d’une nouvelle ère pour l’endurance, avec l’entrée en piste très attendue des Hypercars.
Après le prologue de Portimão le 8 avril, Spa-Francorchamps sera début mai le théâtre de la deuxième manche, suivie par les 24 Heures du Mans les 12 et 13 juin. Monza accueillera sa toute première course WEC le 18 juillet, avant le rendez-vous de Fuji (Japon) le 26 septembre. Cette Saison 9 s’achèvera le 20 novembre à Bahreïn.
Une nouvelle aventure pour Alpine Endurance Team
Vous ne le savez peut-être pas, mais Signatech, le Team WEC officiel d’Alpine change de nom et de catégorie cette année.
Engagé depuis 2013 en catégorie LMP2 (ELMS puis WEC), le Team de Philippe Sinault connaît cette année de nombreux changements suite au nouvel élan de la marque Alpine.
Discrètement, le nom historique de Signatech s’harmonise avec le reste des départements Compétition pour s’appeler Alpine Endurance Team, il va falloir s’y faire…
L’évolution ne s’arrête pas là, pendant de nombreux mois, les rumeurs d’une évolution en « P1 » persistaient. En Septembre 2020, le Team annonce son engagement officiel en LMP1.
Fin janvier, Alpine dévoile le nom de sa nouvelle monture, se sera Alpine A480, dans la pure lignée des prototypes Alpine depuis sa renaissance.
Basée sur une Rebellion R13, il devrait assurer de belles batailles sur piste. De plus, Alpine Endurance Team nous a présenté un line-up solide composé de Nicolas Lapierre, André Negrão et Matthieu Vaxiviere.
A la découverte de l’Alpine A480
Arrivée chez Alpine Endurance Team en décembre 2020, la Rebellion R13 n’a pas tardé à être intégralement démontée par les mécaniciens et ingénieurs pour révéler tous ses secrets :
« Les gars dans mon équipe sont infernaux ; dès qu’ils ont un jouet, ils le démontent, sourit le team-manager. C’est la meilleure des solutions pour bien connaître la voiture. Il fallait appréhender l’univers technique qui nous est présenté.
On a amené nos process de préparation, essentiellement pour des questions de fiabilité, même si le package qu’on nous a livré était très abouti. Le package technique de la voiture, même s’il est différent de celui du LMP2, est dans le même esprit. Il n’y a pas d’hybridation ou d’éléments complexes à intégrer.
On reste sur des éléments assez classiques mais ultra-performants. Ça va nous demander du travail mais pas une remise en cause de nos acquis. »
Philippe Sinault
Avant les premiers essais « physiques » de l’Alpine A480, l’écurie a pu réaliser des tests en souflerie chez l’écurie de Formule 1 Sauber en Autriche (pourquoi pas chez Alpine F1 Team ?).
L’impatience était palpable chez Alpine Endurance Team. Le temps d’assimiler toutes les spécificités de cette nouvelle Alpine A480 fût très court pour les équipes de Philippe Sinault. Bien quelle soit très proche de l’Oreca 07 (Alpine A460/A470), le package LMP1 se différencie quelque peu.
Passer en catégorie supérieure et représenter une grande marque de sport, des responsabilités importantes pèsent sur le manager :
« Il va y avoir un petit pincement, forcément. C’est la voiture dont j’ai la responsabilité en termes d’exploitation la plus évoluée que je n’ai jamais faite rouler en trente ans. »
Philippe Sinault
Les essais, l’équivalent d’un Paris-Marseille quotidien
800 kilomètres par jour, voilà l’objectif affiché par l’équipe Alpine Endurance Team avec sa nouvelle Alpine A480.
Ses longues distances permettront de tester différents réglages moteurs, aéro et châssis. Simuler les circuits typés pour performer en sprint, en qualifications et sur des circuits exigeants.
Les pneumatiques ne seront pas en reste avec des nouvelles gommes Michelin qu’Alpine Endurance Team devra apprendre à maîtriser.
« On va beaucoup rouler, on va faire, à peu près, 800 kilomètres par jour, annonce Philippe Sinault. On va essayer, d’abord, de faire corréler les chiffres de la simulation et de la soufflerie avec la piste. On a tellement de choses, de paramètres, à découvrir. On va chercher à s’accorder avec la nouvelle réglementation, aussi.
Toutes les voitures de la grille de départ du championnat du monde et des 24 Heures du Mans vont être downgradées au niveau performances, parce qu’on atteignait des limites en termes de sécurité. Les performances des voitures vont être baissées.
Et, en plus de cela, il faut que l’Alpine A480 soit balancée avec les voitures qui arrivent avec les nouvelles technologies, de la nouvelle réglementation de la Fédération internationale et de l’ACO.
Il va y avoir une balance de performances entre la Toyota et nous. On va avoir un gros travail d’ajustements de nos performances pour qu’on puisse rentrer dans les critères. »
Il est vrai que l’équipe connait de grands changement cette année, mais cela peut-être également l’occasion de construire quelque chose de nous eau. Non pas que l’équipe ne fonctionnait pas jusqu’à maintenant, mais qu’il est toujours possible de s’améliorer.
L’idée de pouvoir approcher, voir dépasser Toyota devient un véritable carburant au sein d’Alpine.
« Notre défi cette saison face à Toyota, c’est celui de David contre Goliath. C’est notre statut, mais il nous va bien. Les pilotes et chacun des membres de l’équipe l’acceptent. L’aspect humain, la force de l’équipe, sera un élément clef. »
Alpine l’a prouvé par le passé, elle serait bien capable de bousculer les leaders…
Source : Le Berry