Alpine Endurance Team a connu un week-end de course éprouvant lors de la deuxième manche du Championnat du Monde FIA d’Endurance 2024 sur le circuit Autodromo Internazionale Enzo e Dino Ferrari d’Imola.
Confrontée à des défis dès les qualifications, l’équipe n’a pas réussi à marquer des points, mais a tout de même collecté des données précieuses pour l’avenir.
Alpine Endurance Team : Séance d’essais
Durant les trois séances d’essais prévues avant les 6 Heures d’Imola, l’équipe Alpine Endurance Team a mis à profit ce temps sur le circuit italien pour peaufiner les réglages et trouver le meilleur compromis technique pour leurs voitures.
Ces sessions ont été particulièrement fructueuses, l’équipe ayant complété un total de 242 tours. Cette opportunité a également servi à intégrer efficacement Jules Gounon au sein de l’équipe. Gounon a rejoint l’équipe pour le week-end afin de remplacer Ferdinand Habsburg, qui était absent pour cause de convalescence. Ce temps de piste accru a aidé à accélérer l’adaptation de Gounon aux spécificités de l’hypercar A424, maximisant ainsi les préparations de l’équipe pour la course à venir.
Alpine Endurance Team : Qualifications
Lors de la journée de qualifications du samedi pour les 6 Heures d’Imola, l’équipe Alpine Endurance Team a confié ses espoirs à Paul-Loup Chatin et Nicolas Lapierre. La séance de qualification s’est déroulée sous un ciel chargé, promettant des conditions météorologiques capricieuses, ce qui a ajouté un niveau de complexité à la préparation des voitures. Chatin et Lapierre étaient confrontés à la tâche ardue de monter en température leurs pneumatiques médiums sur une piste dont les conditions évoluaient rapidement, un défi crucial pour optimiser leur performance.
Alors qu’ils tentaient d’établir un temps compétitif, un drapeau rouge a interrompu la session à deux minutes de son terme, précisément au moment où les deux pilotes réalisaient leur tour le plus rapide. Cet arrêt prématuré de la session a empêché toute amélioration ultérieure de leur temps au tour. En conséquence, les voitures Alpine n°35 et n°36 se sont retrouvées à devoir se contenter de positions de départ depuis la neuvième ligne de la grille de départ pour la course.
Alpine Endurance Team : La course
Lors des 6 Heures d’Imola, un événement clé du calendrier des courses d’endurance, l’équipe Alpine Endurance Team a vécu un départ chargé d’actions et de défis tactiques. Avec Charles Milesi et Matthieu Vaxiviere aux commandes des deux hypercars de la marque au A fléché, le déroulement de la course fut immédiatement marqué par des incidents et des rebondissements tactiques qui ont mis à l’épreuve les capacités de l’équipe et de ses pilotes.
Au coup d’envoi, après les deux tours de formation standard, les deux voitures Alpine Endurance Team se retrouvaient rapidement en difficulté, prises au piège dans le peloton dense. Matthieu Vaxiviere, qui avait initialement réussi à gagner plusieurs places avant d’atteindre le premier virage, fut impliqué dans un accrochage en chaîne avec plusieurs concurrents : l’Isotta Fraschini n°11, la Peugeot n°94, et la BMW n°15. Cet incident a forcé Vaxiviere à s’arrêter prématurément, compromettant sa position dans la course.
Simultanément, Charles Milesi, cherchant à éviter l’accident, a dû faire un détour rapide à travers le bac à graviers de la première chicane, le renvoyant sur la piste mais au milieu du trafic dense des LMGT3, loin derrière les leaders de la course. Ce début tumultueux a posé un défi immédiat pour l’équipe Alpine, qui a dû rapidement recalibrer ses stratégies pour chacun de ses pilotes.
L’intervention de la voiture de sécurité a offert à l’équipe une opportunité cruciale pour effectuer des réparations essentielles. Les mécaniciens d’Alpine Endurance Team ont fait preuve d’une efficacité remarquable, remplaçant les blocs endommagés à l’avant et à l’arrière de la voiture n°36, ainsi qu’une biellette de pince, le tout en moins de cinq minutes. Ces réparations rapides ont permis à Matthieu Vaxiviere de repartir avec seulement trois tours de retard sur les leaders, maintenant vivantes les espoirs de l’équipe pour une remontée dans le classement.
De son côté, Charles Milesi a rapidement retrouvé son rythme après la relance de la course, dépassant les LMGT3 pour tenter de rattraper les hypercars en tête. Cependant, peu après, il rapportait un problème avec la direction assistée, qui fut heureusement corrigé lors de son premier arrêt aux stands. Malgré ces obstacles, Milesi a réussi à maintenir une position compétitive, passant le volant à Paul-Loup Chatin en quatorzième position.
Matthieu Vaxiviere, quant à lui, se retrouvait dix-huitième après avoir surmonté les retards initiaux et transmettait la responsabilité à Mick Schumacher. Les deux pilotes, exploitant des stratégies pneumatiques différentes, ont accumulé les tours, recueillant des informations précieuses sur la dégradation de leurs pneus. L’approche de la pluie à deux heures de la fin de la course a exigé un autre ajustement tactique, les deux pilotes passant aux pneus rainurés pour mieux naviguer sur la piste mouillée.
Dans la dernière partie de la course, Nicolas Lapierre et Jules Gounon ont pris les rênes pour Alpine Endurance Team. Lapierre a continué à pousser dans la voiture sœur, malgré un duel serré avec la Peugeot n°94 et un aquaplanage qui l’a finalement relégué à la seizième place. En revanche, Jules Gounon, faisant ses débuts en prototype dans des conditions de piste difficiles, a réussi à naviguer sur une piste séchante avec des slicks, assurant à son équipage une finition respectable à la treizième place sans commettre d’erreurs.
Conclusion
Le week-end des 6 Heures d’Imola a été une étape importante pour l’Alpine Endurance Team, dirigée par Philippe Sinault, notamment avec leur voiture, l’A424. Les conditions météorologiques changeantes et les problèmes techniques ont joué un rôle dans leur cinquième place parmi neuf constructeurs. Bien que ce soit un résultat acceptable, il indique que des améliorations sont nécessaires pour être plus compétitifs.
La performance de l’A424 a mis en lumière les aspects nécessitant une attention accrue, comme l’optimisation des réglages et la gestion des conditions imprévues. En préparation pour la prochaine épreuve à Spa-Francorchamps, l’équipe Alpine Endurance Team est en train de revoir ces points pour mieux adapter leur stratégie et améliorer leur efficacité. Cela est crucial pour tirer le meilleur parti de leurs capacités et progresser dans le championnat.
Classements
Voici un résumé des classements actuels après les 6 Heures d’Imola dans le Championnat du Monde d’Endurance. Les tableaux ci-dessous présentent les résultats de la course ainsi que les positions des pilotes et des constructeurs.
6 Heures d’Imola |
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1. Toyota Gazoo Racing n°7 |
2. Porsche Penske Motorsport n°6 |
3. Porsche Penske Motorsport n°5 |
13. Alpine Elf Endurance Team n°35 |
16. Alpine Elf Endurance Team n°36 |
Championnat du Monde d’Endurance des pilotes Hypercar |
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1. Estre / Lotterer / Vanthoor – 56 points |
2. Conway / de Vries / Kobayashi – 40 points |
3. Campbell / Christensen / Makowiecki – 39 points |
9. Chatin / Milesi – 9 points |
10. Habsburg – 9 points |
15. Lapierre / Schumacher / Vaxiviere – 0 point |
Championnat du Monde d’Endurance des constructeurs Hypercar |
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1. Porsche – 57 points |
2. Toyota – 48 points |
3. Ferrari – 31 points |
4. BMW – 17 points |
5. Alpine – 15 points |
Ils ont dit
Charles Milesi
« C’était une course compliquée. Nous n’avions jamais roulé sur ce circuit qui a mis en exergue certains de nos axes d’amélioration. Le départ était assez chaotique et je n’avais pas d’autre choix que de traverser le bac à gravier.
J’ai ensuite essayé de faire au mieux malgré un petit souci de direction assistée nous coûtant une quinzaine de secondes et nous obligeant à nous arrêter plus tôt.
Paul-Loup et Jules ont bien géré la suite dans des conditions difficiles, mais nous ne pouvions pas viser plus haut. Nous en savons désormais plus sur les points à travailler pour la prochaine course. »
Jules Gounon
« C’était une semaine compliquée pour l’équipe. Le programme est encore jeune et il s’agissait de mon premier week-end de course, en remplaçant Ferdinand.
Mon but était de ne pas faire d’erreur et je suis content d’avoir atteint cet objectif même s’il me reste beaucoup à apprendre sur le prototype.
C’était vraiment un essai grandeur nature, mais je pense que l’équipe a pu collecter beaucoup d’informations pour rebondir à Spa et sur les courses suivantes. »
Paul-Loup Chatin
« Après notre belle première au Qatar, nous avons rencontré plus de difficultés sur un circuit différent. Notre déficit de roulage sur ce tracé par rapport à la concurrence a mis en avant les points sur lesquels nous devons continuer de travailler, en analysant ce qu’il s’est passé pour aller de l’avant.
Tout n’est jamais parfait dans le sport de haut niveau et je vois que tout le monde est déjà tourné vers la prochaine manche malgré la déception.
Je ressens une équipe encore plus soudée et unie dans ce moment compliqué et je sais que personne ne baissera les bras pour que nous revenions plus forts. »
Matthieu Vaxiviere
« C’est toujours compliqué quand une course de six heures commence ainsi. J’avais bien préparé mon départ, mes pneumatiques étaient en température et je pense n’avoir pris aucun risque superflu.
Tout s’est passé très vite, j’ai senti l’impact à l’arrière, ce qui m’a envoyé au contact avec la Peugeot et la BMW.
J’ai réussi à ramener la voiture aux stands, où les mécaniciens ont fait de l’excellent travail pour nous permettre de repartir le plus rapidement possible.
Nous avions un bon rythme, mais il nous en manquait par rapport à la concurrence, donc nous devons continuer à travailler et analyser pour nous améliorer sur l’ensemble de la course. »
Mick Schumacher
« C’était un week-end plutôt difficile dans l’ensemble et la course n’a pas tourné en notre faveur.
Le plus important, c’est d’en retenir les points positifs. Nous avons réussi à réagir rapidement dans des conditions météorologiques changeantes, la communication entre l’équipe et moi était excellente et nous avons affiché un bon potentiel tant sur piste sèche que mouillée.
Nous devons étudier les domaines où nous pouvons encore progresser. Nous ne sommes qu’aux prémices du projet et je suis convaincu que nous pouvons aller de l’avant dès Spa. »
Nicolas Lapierre
« C’est une course riche en apprentissages, qui permet de surligner les points sur lesquels nous devons nous améliorer, mis en exergue sur un circuit spécifique où la voiture n’avait jamais roulé auparavant.
Malgré le résultat, nous allons pouvoir développer des pistes de travail pour progresser d’ici la prochaine épreuve.
Spa arrivera assez vite avec un tracé bien différent, mais plus conventionnel et qui, espérons-le, nous conviendra mieux. »
Philippe Sinault, Team Principal Alpine Endurance Team
« Nous savions que ce serait une course difficile, notamment après les qualifications, où nous avons manqué un peu de réussite.
C’était un nouveau terrain de jeu pour nous, mais aussi une configuration de circuit différente de tout ce que nous avions connu jusqu’alors.
Le but était de poursuivre notre apprentissage.
Nous avons perdu gros au départ. S’en est suivi d’une gestion de trafic, de conditions compliquées et de nombreux faits de course.Je tiens néanmoins à souligner la qualité d’adaptation de chaque pilote face à ces challenges. L’équipe a gardé une pensée pour Ferdinand tout le long du week-end, celui-ci ayant participé à distance aux débriefings des séances.
Je souligne aussi les beaux débuts de Jules tant dans le contexte de son arrivée, que de son entrée sur une piste piégeuse. Nous avons mis en exergue des points sur lesquels nous devons continuer à travailler pour la suite de la saison.
C’est une bonne chose et nos deux voitures ont à nouveau rallié l’arrivée.
Nous avons désormais beaucoup de données à analyser dans les trois semaines avant Spa, qui arrive vite, donc nous ne relâcherons pas nos efforts pour poursuivre notre apprentissage et viser la montée en puissance avant les 24 Heures du Mans. »
Source : Alpine Endurance Team