La Renault 5 Alpine prend la suite de la R12 Gordini dans la lignée des Renault sportives initiée par la très rare 4cv 1063. Elle signa la fin de la marque Gordini comme la nouvelle signe la fin de la marque Renault Sport.
La traction symbole de modernité s’était imposé pour rendre accessible le sport.
Mais quid de la légitimité dans la gamme Alpine ?
Les “puristes” avaient couinés à l’arrivée de la traction avec la R12. Cette fois-ci, ils s’y attendaient.
Les reproches viennent plus de la puissance annoncée à 93cv soit 20 de moins que la Gordidouze. Le nom Gordini perdurera un temps sur la R17 et sur les R5 Alpine exportées dans les pays où le groupe Rootes possède le nom Alpine.
la Gordini Anglaise la Gordini turbo Suisse
Nous sommes en 1976. La berlinette A110 vie ses dernières heures et l’A310 1600 a cédée sa place à la V6. La crise pétrolière à fait flamber les prix à la pompe, emportant avec elle nombre de modèles sportifs et oblige les constructeurs à changer de stratégie.
Certains arrêtant les modèles les plus gourmands ou proposant des modèles d’accession plus économiques. La R5 est le best seller chez Renault, elle a révolutionné la gamme, rejetant la R8 qu’elle remplace à des années lumières au niveau du style et de la praticité.
Une première version sportive, la LS est proposée dès 74. Avec 64cv DIN, elle est deux fois plus puissante que le reste de la gamme et une version kit de 87cv servira à une formule de promotion avec une première course intégralement féminine en remplacement de la Coupe Gordini (la 12G tirant sa révérence en 1974).
Il y’a donc une place à prendre sur le segment sportif chez Renault. Chez Alpine, les voitures sont relativement chères et le palmarès fait envie à beaucoup de constructeur. Renault a pris le contrôle total depuis 3 ans et il s’agit de capitaliser sur cet achat.
Une augmentation des volumes ne peut-être que bienvenue, on est donc sur une solution bénéfique aux deux parties. Elle est présentée en mars 76, soit 6 mois avant la sortie de la Golf GTi.
Mais du coup elle a quoi d’Alpine cette Renault ?
La Renault 5 Alpine hérite donc du moteur 1400cc (1397 exactement) qui développe 93cv DIN. Des jantes Fergat rappellant les jantes de la 12G, deux stripping qui font le tour de la caisse arborant un A5 et un bouclier avant plus enveloppant différencient au premier regard la petite Alpine de la R5 de papi.
À l’intérieur le tableau de bord n’affiche pas de cadrans supplémentaires et de superbes sièges intégraux complètent l’équipement, le tout venant de la R5 TS. (Retrouvez la fiche technique complete sur renault-5.net)
Les suspensions de la R5 originelle étaient dérivées de la 4L. Elles se trouvent renforcées sur la 5 Alpine, la souplesse n’étant pas recherchée avec des barres de torsions de plus gros diamètres.
Avec la R5 Alpine, on reste dans le Light is Right cher à la marque. Les performances sont correctes et le prix contenu. Bien que souvireuse, les sensations restent là et le bruit du moteur vous encourage à maintenir un rythme soutenu sans vous saouler. La boite est bien synchronisée et tiennent l’usage sportif (ceux qui ont conduit une r5 savent).
Bien chaussée la R5 Alpine est sans commune mesure avec le reste de la famille, vive et efficace. Elle porte en elle la sportivité liée à son blason.
La mobilité de la R5 Alpine est presque celle d’une petite groupe 2
André Costa pour l’Auto Journal.
En offrant plus que ce que son tarif laisse supposer, elle colle bien à l’image du reste des Alpine.
De plus, elles sont assemblées à Dieppe. Les caisses arrivent depuis Flins, réceptionnées en Normandie, elles reçoivent leurs mécaniques:
- les étriers de R12
- les bras de suspension sont renforcés
- de même que leurs ancrages sur la coque, les porte-fusées sont spécifiques
- les moyeux ainsi que leurs teintes spécifiques dont Alpine est depuis toujours le spécialiste.
Reste à lui donner un palmarès. Car l’essence même d’Alpine c’est la compétition. La R5 Alpine à aussi le droit à sa formule monotype déclinée en Espagne avec la copa. Un kit spécifique avec arceau et silencieux est alors développée.
La Renault 5 Alpine aura aussi le droit à sa version rallye. Les planches à roulettes avec leur couleur Calberson menées de mains de maitre remporteront le Monte Carlo en Groupe 2 avec 2 voitures sur le podium général face aux monstres que sont les Lancia et autres Porsche.
La R5 Alpine évolue peu. Les jantes tôles laissent places aux jantes alu type bobine semblables à celles de l’A310 V6 et adopte le volant cuir de l’A310 4 cylindres. Les témoins de température d’eau et d’huile font enfin leur apparition.
Le tableau de bord deuxième version des atmos. les jantes bobines
De 93 à 110cv, le souffle du Turbo.
Depuis 1979, Renault aligne une F1 avec un moteur Turbo. Il est décidé d’équiper la gamme avec cette technologie, la 5 n’y échappe pas.
Ainsi, la R5 Alpine Turbo sort en 1981. Le Turbo Garret fait cracher 110cv au 1397, la mettant ainsi au niveau de la Golf sa principale rivale. La version turbo évolue peu, les freins arrières deviennent à disques, les jantes reprennent le design de la grande soeur R5 Turbo, le stripping A5 se mue en Turbo et c’est à peu près tout.
La Coupe évolue dans le même sens. Au total 80.000 R5 Alpine ont été produites dont 20.000 Turbo.
la pression de turbo remplace l’ampèremètre . les jantes turbine
Si la Gendarmerie a testé la 5 Alpine… …la BRI a usé des R5 Alpine Turbo.
Une sortie par la petite porte.
En 1984, Renault revoit sa stratégie commerciale. Après avoir renommé l’Alpine Renault A310 en Renault Alpine A310, la marque disparait avec l’arrivée de la GTA. Cette nouvelle Alpine n’est qu’un modèle de la gamme Renault. Les R5 Alpine Turbo disparaissent sans funérailles, elle sont remplacées par les Renault 5 Lauréate Turbo avant l’arrivée de la Supercinq.