Une immersion normande : découverte de l’Alpine A290
Une matinée brumeuse à Dieppe : l’Alpine A290 sous son élément normand
8:30 – Dieppe, réveil nuageux
La Normandie est fidèle à elle-même. Un rideau de bruine s’étire sur les pelouses de Dieppe alors que j’approche des voitures alignées destinées aux essais. L’air est chargé d’humidité, l’odeur de la mer imprègne la ville qui se reveille au son des Alpine qui arrivent pour fêter les 70 ans de la marque.
Aujourd’hui, je vais tester la plus silencieuse Alpine A290 en version GTS sur ses terres natales (oui je sais elle est fabriquée à Sandouville mais c’est pour l’effet dramatique), où Alpine forge ses légendes depuis des décennies.
Alors que derrière les vitres embuées de la tente qui accueillera les visiteurs se trouvent l’ A390 d’Alpine, la petite bombe électrique m’attend, posée sur ses grandes roues comme une bête prête à bondir. Son regard acéré, ses lignes musclées… Il est facile de croire qu’elle partage son châssis avec la Renault 5 électrique. Son ADN est pourtant tout autre, et seule une journée sur les routes normandes pourra me le prouver.
Découverte statique : immersion dans le design et l’ergonomie de l’A290
9:00 – Premier contact, premiers frissons
Les clés en main – enfin, la carte électronique –, je m’approche et effleure la poignée. Les quatre phares emblématiques s’illuminent, comme une invitation à prendre place. À l’intérieur, l’ambiance n’est pas particulièrement spartiate mais résolument sportive : sièges semi-baquets en cuir Nappa, volant taillé pour la précision, écran minimaliste tourné vers l’essentiel. Alpine ne fait pas dans le superflu.
Premiers tours de roue : la propulsion électrique en action
Moteur… enfin, batterie activée. Sélecteur sur D comme dans la grande sœur A110. Un silence presque troublant accompagne l’appui sur l’accélérateur. Pourtant, la réponse est immédiate : l’Alpine A290 bondit avec nervosité. Il faut cependant tempérer les ardeurs tant que l’on n’a pas quitté le parking. L’absence de boîte de vitesses accentue cette sensation de propulsion pure, instantanée.
Sortie de la plage Alpine, je m’engouffre dans les rues de Dieppe et attaque la montée vers le château, où le bitume mouillé teste immédiatement le grip de la voiture.
Sur les routes normandes : l’A290 dévoile son caractère sportif
Tenue de route et précision : l’A290 dans les lacets normands
9:15 – Premiers lacets, la tempête approche
Direction les petites routes côtières. Le crachin s’intensifie, les bourrasques font danser les herbes folles sur les bas-côtés. Les pneus mordent l’asphalte humide avec une assurance surprenante. Dans les enchaînements de virages serrés, la direction incisive fait merveille, bien que légèrement filtrée par l’assistance électrique. Sur sol mouillé, que cela soit en grip lateral comme au freinage l’A290 est bluffante de stabilité, il n’y a guerre qu’a l’accélération que l’on peut prendre en défaut les pneus A29 Michelin.
Avec 217 chevaux sous la pédale et un couple généreux, l’A290 enchaîne les relances avec une vivacité qui évoque les petites GTI d’antan. Pourtant, le silence de l’électrique lui confère une singularité : fini les rugissements d’un moteur thermique, place aux sifflements feutrés du moteur et aux bruits de la route. Une autre forme de sportivité, plus contemporaine, mais tout aussi grisante. Même si cela participe à la sensation de sportivité je ne suis pas convaincu par cet artifice. Heureusement il est déconnectable et la sonorisation Devialet permet de profiter de la musique.
Mode sport et freinage régénératif : l’A290 à l’épreuve
Les montées vers les falaises sont l’occasion de tester les différents modes de conduite. En mode « sport », la voiture se libère, offrant une motricité optimisée et des réglages plus dynamiques. Le Grip se montre parfois à la limite mais le train arrière rendu plus permissif remonte ses informations dans les reins.
Les palettes… mais où sont ces maudites palettes ? Sur le volant, la molette bleue permet de régler le freinage régénératif ; avoir cette commande sur des palettes derrière le volant ajouterait une dimension tactile à la conduite. Alpine a manqué ici un moyen d’injecter de l’émotion dans l’électrique. Au lieu de cela ce « manetino » bleu ferait mieux de gérer les modes de conduite au lieu de cela le bon noir affecté à cette tache est d’une lenteur accablante. Et tant que l’on est dans les couleurs le fameux Bouton rouge OV ne sert réellement que pour le launch control la fonction overtake se gère tres bien au pied droit.
3. Autonomie et verdict final : plaisir brut et concessions
Autonomie WLTP et recharge rapide : le bilan de l’A290
11:45 – Une pause face à la mer
J’arrête l’A290 sur un belvédère dominant la mer. Le vent siffle, la pluie martèle le toit de la voiture. À cet instant, je prends conscience de l’autonomie : 52 kWh de batterie pour environ 380 km WLTP. Tout juste suffisant pour une journée d’essai intense, car elle a faim d’électrons la baby Alpine ; sa conduite est amusante mais n’est pas exempte de conséquences, et il sera parfois dur de rivaliser avec certaines compactes électriques.
Quand une borne rapide est disponible à proximité, vous pourrez tester la recharge. 80 % récupérables en une trentaine de minutes : pratique, mais en voyage, il faudra anticiper.
Alors que je contemple les vagues déchaînées, je réalise que cette voiture n’a pas été conçue pour la polyvalence, mais pour le plaisir brut. Et dans cette quête, elle excelle. Je me remets à l’abri ; le contemplatif, c’est bien, mais là il pleut un peu fort quand même.
Verdict final : l’A290, GTI électrique entre passion et concessions
12:00 – Retour vers Dieppe, crescendo final
Derniers kilomètres avant de rendre les clés. L’A290 semble parfaitement chez elle sur ces routes sinueuses, affrontant avec brio les conditions météo imprévisibles. La pluie a cessé, laissant place à un ciel morcelé où quelques rayons percent timidement.
Dernière ligne droite sur une portion dégagée : j’écrase l’accélérateur. La poussée est immédiate, linéaire, presque addictive. Pas de rupture, pas de latence : juste une accélération franche qui colle au siège.
Arrivé devant les pelouses de Dieppe, je coupe le contact. Un silence envahit l’habitacle c’est que l’on dit d’habitude mais là le silence,ce à toujours été présent ou presque. L’essai est terminé, et une certitude s’impose : l’A290, malgré tout ce que l’on pourrait lui reprocher, réussit son pari. Elle n’est pas une simple citadine sportive électrifiée ; elle est une véritable Alpine, une voiture qui transmet des émotions, même sous la pluie normande.
Mais comme toute voiture électrique, elle impose son lot de concessions. Son autonomie suffit pour un essai intense, mais se réduit vite lorsque l’on exploite pleinement son tempérament. L’anticipation de la recharge reste nécessaire sur les longs trajets. Et bien que son châssis affûté procure de belles sensations de conduite, l’absence de palettes pour le freinage régénératif prive le pilote d’une interaction plus prégnante, renforçant cette impression d’électrification un peu trop lisse.
Enfin, il y a le silence. Loin du rugissement des anciennes GTI, la conduite de l’A290 se vit différemment. Certains y verront une perte de caractère, d’autres une nouvelle forme de sportivité. Mais ce qui est certain, c’est qu’elle bouscule la tradition, imposant une vision moderne du plaisir automobile.
Alpine A290 : une GTI électrique mais fidèle à l’esprit de la marque
L’Alpine A290 est une proposition rafraîchissante dans le paysage automobile actuel. Sportive, agile avec un gros potentiel de fun, elle offre une alternative aux amateurs de sensations, malgré les compromis liés à l’électrique. Son châssis affûté et son comportement engageant prouvent qu’Alpine a su préserver son ADN, même sous une motorisation silencieuse.
Sous la météo changeante de Dieppe, elle a montré qu’elle n’était pas juste une citadine survitaminée, mais bien une voiture de passion. Une Alpine, une vraie.
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