Oui la plus rare. Je ne parlerai pas de l’A610 Olympique qui ne fut pas réellement produite, la berlinette Alpine A110 1500 a été produite à moins de 20 exemplaires.
État des lieux
Nous sommes en 1967, l’A110 est sortie depuis 5 ans. Les ventes sont bonnes et les cadences augmentent dans les ateliers du garage familial. On passe d’environ 160 voitures sorties en 1966 à près de 250 en 1967 avec l’ouverture de l’usine de Thiron Gardais.
Une option qui fera date apparait au catalogue: la possibilité d’avoir une face avant 4 phares.
La gamme se décompose ainsi: les 1100 et les nouveaux 1300, chacun des moteurs ayant leur propre déclinaisons. Pour les 1100, on retrouve la version 70 forte de 66cv SAE et la version 100 qui sort 95cv SAE. Les 1300 eux sortent entre 105cv pour le 1255 cm3 et 120cv pour la version S qui cube 1296 cm3 (voir A110 S, une lettre qui fait la différence)
Pour la version qui nous concerne aujourd’hui, le moteur fait 1470 cm³ et grâce à une légère préparation, il produit 90 ch SAE (78 ch DIN). Il est issu de la Renault 16 construite depuis 2 ans dans la nouvelle usine de Sandouville. Ce moteur, appelé le Cléon-Alu, est constitué d’un bloc et d’une culasse en alu.
Si vous avez suivi, vous avez remarqué qu’il est moins puissant que la version 100.
Alors pourquoi ce moteur arrive-t-il sous le capot de l’A110 ?
Renault, le partenaire qui change la donne
Depuis 1966, les berlinettes arborent le losange doré sur la face avant. Quel revirement de situation… Renault avait interdit à Jean Rédélé de faire figurer le moindre rapport avec Renault, mais le palmarès a changé la politique marketing et commerciale.
Renault prépare donc ce 1500 à la fois pour Alpine et Lotus pour son modèle Europe, avec un carburateur double corps Solex, un reprofilage de l’arbre à cames et l’ajout d’un radiateur d’huile. L’encombrement de ce moteur oblige les techniciens de chez Alpine à déplacer le radiateur à l’avant comme sur les voitures de compétition, améliorant de fait le refroidissement et la répartition des masses de la voiture.
L’A110 1500, question de gamme
L’A110 1500 propose une vision différente de la Berlinette. L’A110 1500 est près de 10 % moins chère au catalogue que la version 1255. Avec un couple identique et une puissance disponible 1000 tours plus bas, elle est une version plus souple et plus utilisable que les pointues 100 et 1300. Elle annonce ce que seront les versions 1600 à venir, des Berlinettes plus accessibles à ceux qui n’ont pas vocation à être pilotes. Équipée de doubles amortisseurs, elle a une tenue de route plus précise que les 1100.
La Berlinette 1500 va aussi connaitre une vie inattendue, elle va se retrouver sous les drapeaux en équipant la Gendarmerie (BRI), dans les brigades de surveillance des autoroutes du Nord et du Sud de la France.
En 1968, 60 % des Berlinettes vendues sont des 1300. Le sort de la 1500 est scellé. Une version 1600 (1565 cm³) est présentée, la version 100 est retirée du catalogue. Seul vestige des premières séries, la version 70 avec sa caisse fine et son capot sans longue portée vit son dernier millésime. Le petit A fléché (non symétrique, la flèche pointant toujours vers l’avant) laisse place à l’affichage de la cylindrée.
La 1500 est arrivée trop tard pour laisser une marque dans l’histoire, mais les Alpine A110 qui sont sorties après elle portent toutes les solutions qui lui ont été appliquées.
C’est entre autres elle qui a inauguré les écopes sur les aérations autour du capot moteur.