Alpine A110 Meyrignac 1 | Alpine A110 Meyrignac : l'audacieux prototype !

Alpine A110 Meyrignac : l’audacieux prototype !

L’Alpine A110 Meyrignac est sans doute le concept le plus mystérieux de la marque Dieppoise. Retour sur un prototype aussi spectaculaire qu’inconnu !

En 1969, Denis Meyrignac alors adolescent, rêve de construire de ses main une sportive française spectaculaire. Alors le jeune designer travaille d’arrache-pied pour construire sa première maquette à l’échelle 1/5.

Du kit Marcadier à l’Alpine A110

Au départ, il pensait débuter avec un kit Marcadier. Mais son frère qui dirigeait un garage Citroën à Paris, a parlé à Jean Rédélé et s’est arrangé pour que son frère le rencontre.

Kit Marcadier | Alpine A110 Meyrignac : l'audacieux prototype !
Kit Marcadier

Coups de chance, Denis Meyrignac réussi à rencontrer Jean Rédélé et à lui présenter son travail. La marque Alpine est en pleine ascension, la cible est habile…

Jean Rédélé agréablement surpris par le talent du jeune designer propose de lui offrir un châssis complet d’Alpine A110 et son groupe motopropulseur. Denis Meyrignac avait là une chance de construire une maquette à l’échelle 1.

Denis Meyrignac travaille dur pour que son A110 prenne vie. Durant près de 3 ans, installé dans le garage de son frère, Denis va peaufiner son prototype pour obtenir le résultat à la hauteur de ses attentes. Le résultat ne se fait pas attendre.

Sculptée à la serpe grâce à l’utilisation chirurgicale de la fibre, les lignes évoquant d’autres belles autos telles que l’Alfa Romeo Carabo (1968), la VW Nova GT (1969) et la bien plus récente Vector W2 (1978).

La carrosserie en fibre de verre de la Meyrignac a été entièrement réalisée en utilisant une résine ignifuge, et a été construite avec une attention toute particulière, avec une précision de l’ordre du 10e de degrés.

Alpine A110 Meyrignac
Alpine A110 Meyrignac

Un style avant tout

Les choix techniques et stylistiques de Denis Meyrignac sont sans concessions. Tout comme l’A110, les dimensions de la Meyrignac sont plutôt réduites avec une ligne générale très ramassée, jugez plutôt :

  • Longueur : 3.900 mm
  • Largeur : 1.550 mm
  • Hauteur : 1.015 mm
  • Poids : 690 kg

Le prototype a marqué les esprits par sa partie supérieure qui intégrait les portes, le toit et le pare-brise via un seul tenant.

Le toit se soulève et s’avance sur des bras avec un mouvement de translation ; le toit du Meyrignac pivote à sa base, près de l’avant du pare-brise. D’ailleurs le pare-brise n’est pas plat comme on pourrait le penser mais bien légèrement incliné. Sa conception fut confiée à la société Saint Gobain.

Le vitrage latéral est plat et semble fixe dans la plupart des photos. Cependant, les deux grandes vitres qui peuvent coulisser.

Soulever le cockpit demande un peu d’exercice, le tout étant soutenu par de simples vérins à gaz Sachs, les mêmes utilisés dans la grande série pour les hayons. De l’aveu même de son concepteur, il fallait être en excellente condition physique pour s’en extraire.

Les feux arrière ressemblent à ceux de la dernière coccinelle originelle de VW, tandis que les phares avant sont des pop-ups .

La base existante, l’objet de la discorde

Le châssis est déjà un sujet à lui tout seul. Certain ont même imaginé qu’il s’agissait d’un châssis d’A310…

Pour en revenir à la base utilisée, beaucoup d’indices convergent vers une 1600SX, qui a été présentée pour la première fois au Salon de Paris fin 1975 et fabriquée entre 1976 et 1978.

Moins puissante que les berlinettes précédentes, elle était équipée d’un moteur de Renault R16 TX de 1647 cm3 produisant 95 ch DIN. Présentée en mars 1977, l’information ne tient pas la route si je puis dire.

Alpine A110 Meyrignac
Alpine A110 Meyrignac

Denis Meyrignac a mis pratiquement 3 ans pour la fabriquer, soit 18 mois avant la commercialisation de la version SX.

D’autres passionnés auraient confirmés qu’il s’agissait d’une A110 1600S de 1971, qui pour le coups concorde avec sa commercialisation de 1970 à 1973. Équipée du 1565 cm3, l’Alpine sortait près de 138 ch DIN. Si l’information s’avérait juste, l’usine Alpine de Dieppe aurait fourni un châssis vieux de deux ou trois ans. Et d’autres encore tableront sur une SC ou une SI… Il est impossible d’en savoir plus à l’heure actuelle.

Toujours est-il que l’A110 Meyrignac était légèrement plus rapide que son homologue Alpine A110 et avait une vitesse de pointe d’environ 200-210 km/h.

Alpine A110 Meyrignac
Alpine A110 Meyrignac

L’homologation

Ainsi, en 1974, l’Alpine A110 est prête pour débuter son homologation en vue d’une hypothétique commercialisation. La DRIRE, en charge de l’homologation de tous nouveaux véhicules, va imposer des tests des plus coûteux pour la mise en conformité des moteurs et de la pollution.

Le projet était tué dans l’œuf !

Près de 40.000 Fr étaient demandés, l’équivalent du prix d’une Alpine A110 neuve de l’époque. Manque de motivation ou incohérences légendaires du système administratif français, la DRIRE demandait au jeune constructeur de passer toutes les tests de mise en conformité moteur, de trains roulants… déjà homologués sur l’Alpine.

Le seul V6 dans une berlinette

La rumeur a longuement fait état d’un V6 dans l’A110 Meyrignac, du moins dans sa version rouge, présent au Salon de Genève 1977. Il a été confirmé que le prototype pouvait pour accueillir le V6 PRV.

Pour les experts, avec cette information, il ne fait aucun doutes qu’il s’agit bien d’une base d’A310.

Depuis quand rentre-t-on un V6 dans une berlinette ?

Il n’en est rien, Denis Meyrignac avait “simplement” adapté le châssis pour accueillir le 6 cylindres français. L’arrivée du V6 dans l’A110 avait pour but d’en “imposer” lors du Salon de Genève et d’espérer encore un sursaut d’intérêt pour la belle.

Le moteur a-t-il été remplacé après le Salon et la voiture a-t-elle été repeinte et équipée de serrures de portières et de rétroviseurs différents, ou s’agit-il de deux voitures différentes ?

Encore faut-il trouver l’existence de cette deuxième auto.

Alpine A110 Meyrignac
Alpine A110 Meyrignac

Un Salon et puis s’en va…

Le point d’orgue de l’A110 Meyrignac sera le Salon Genève en 1977, soit 6 ans après le début de sa conception. Il est clair qu’en 1977, son style spectaculaire n’est plus aussi impactant. Et pourtant, elle fera état d’un certain succès d’estime auprès du public.

Denis Meyrignac comprend que l’aventure ne restera qu’une étude de style sans lendemain.

Les efforts de Denis Meyrignac paieront, il réussira à se faire remarquer avec son concept. Il trouvera du travail en tant freelance dans l’équipe de Renault F1 avant d’être engagé à plein temps par le studio français de design automobile SERA. Il travaillera sur environ 35 voitures différentes.

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2016, la double renaissance

Par la suite, la voiture a pratiquement disparu durant 39 ans jusqu’à ce que Renault Classic découvre que Denis Meyrignac avait toujours le prototype en sa possession. Le département Renault Classic a proposé à Denis Meyrignac d’entamer une restauration, ce qu’il accepte sans hésiter.

En 2016, sortie flambant neuve des ateliers, elle fera sa deuxième apparition à l’occasion de l’exposition “Cartier Style & Luxe” à Goodwood.

Quatre décennies plus tard, le talent de Denis Meyrignac n’est plus à prouver, elle avait enfin trouvé son public…

A croire que 2016 était l’année du A fléché, avec également la renaissance de la marque éteinte depuis 1995.

Source & crédits photos : Rare French Sports Cars / Goodwood.com

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