Le premier acte de la saison du Championnat du Monde d’Endurance (WEC) s’est conclu sur une note mitigée pour Alpine Endurance Team.
Alignant ses deux A424 sur le Circuit International de Losail, l’équipe n’a pu faire mieux que les 13e et 14e places.
Un résultat très en deçà des ambitions affichées, dans une course marquée par des imprévus et un rythme en dents de scie.

Alpine Endurance Team : des qualifications encourageantes avant une course éprouvante
Après un hiver studieux marqué par une refonte des équipages, avec l’arrivée de l’expérimenté Frédéric Makowiecki et la titularisation de Jules Gounon, Alpine Endurance Team abordait cette première épreuve avec ambition. Forte de 3 700 km parcourus en prologue, l’équipe entamait le week-end avec confiance.
Les essais libres mettaient en avant un bon potentiel, confirmé en qualifications par Charles Milesi (#35), qui décrochait une place en Hyperpole et s’offrait une cinquième ligne sur la grille. Mick Schumacher (#36), de son côté, devait se contenter de la septième ligne.
Dès le départ de la course, vendredi, Ferdinand Habsburg réalisait un envol canon, propulsant la #35 jusqu’à la troisième place grâce à une belle remontée et profitant des soucis de pit limiter de la BMW M Hybrid V8 #15 de Kevin Magnussen. Frédéric Makowiecki, pour sa première course avec Alpine Endurance Team, ramenait quant à lui la #36 dans le top 10.












Une mi-course sous haute tension
Mais l’euphorie de début de course ne durait pas. La #35 était rapidement freinée par une crevaison, suivie d’un incident impliquant Charles Milesi et la Porsche 911 LMGT3 R #85 – Iron Dames, occasionnant un nouveau passage par les stands. La sanction était double, avec une crevaison et une pénalité de cinq secondes, reléguant Alpine Endurance Team loin du peloton de tête.
De son côté, la #36 subissait une baisse de rythme inexpliquée. Des dégâts semblaient affecter le comportement général de la voiture, mais plus globalement, la chute des températures semblait défavoriser les A424, les empêchant de retrouver leur niveau affiché en début de course.









Un bilan amer mais des perspectives à venir
L’équipage de la #35, malgré une entame encourageante, a rapidement dû composer avec des imprévus. Ferdinand Habsburg a démontré un rythme impressionnant dans des conditions chaudes, mais la dégradation des températures a compliqué la tâche de l’équipe. Paul-Loup Chatin, bien que conscient des difficultés rencontrées, retient des points positifs sur l’exploitation de la voiture, convaincu que les efforts consentis paieront à l’avenir. Quant à Charles Milesi, il regrette le contact avec la GT qui a bouleversé leur course, soulignant la nécessité de progresser pour convertir le potentiel affiché en résultats concrets.
Côté #36, Frédéric Makowiecki voit dans cette première course un apprentissage essentiel. S’il reconnaît que des ajustements restent nécessaires, il perçoit un potentiel indéniable à exploiter pour les prochaines manches. Jules Gounon, lui, pointe du doigt les changements de conditions et quelques pépins mécaniques en fin d’épreuve qui ont limité la compétitivité de leur Alpine. Enfin, Mick Schumacher souligne la difficulté de la gestion des températures, un élément clé que l’équipe devra analyser en détail pour mieux performer à Imola.










Un avenir à construire pour Alpine Endurance Team
Alpine Endurance Team boucle finalement cette première manche du WEC aux 13e et 14e places, loin des espoirs placés en début de week-end. Ferrari AF Corse, dominateur, signe un triplé retentissant avec la victoire de la #50 pilotée par Fuoco, Molina et Nielsen.
La déception est palpable, mais pas question de baisser les bras. Une partie de l’équipe restera à Losail pour des tests avec Michelin afin d’évaluer de nouvelles gommes, une étape cruciale pour la suite de la saison.
Prochain rendez-vous : les 6 Heures d’Imola (18-20 avril), où Alpine Endurance Team espérera tirer les leçons de ce premier week-end compliqué.












Classement final des 1812 km du Qatar
Position | Équipe / Pilotes | N° | Voiture | Tours | Temps |
---|---|---|---|---|---|
1er | Ferrari AF Corse (Fuoco/Molina/Nielsen) | #50 | Ferrari 499P | 318 | 10:01:39.098 |
2e | AF Corse (Kubica/Ye/Hanson) | #83 | Ferrari 499P | 318 | +2.348 |
3e | Ferrari AF Corse (Pier Guidi/Calado/Giovinazzi) | #51 | Ferrari 499P | 318 | +2.677 |
4e | BMW M Team WRT (Vanthoor/Marciello/Magnussen) | #15 | BMW M Hybrid V8 | 318 | +9.907 |
5e | Toyota Gazoo Racing (Buemi/Hartley/Hirakawa) | #8 | Toyota GR010 Hybrid | 318 | +19.628 |
13e | Alpine Endurance Team (Gounon/Makowiecki/Schumacher) | #36 | Alpine A424 | 317 | +1 tour |
14e | Alpine Endurance Team (Chatin/Habsburg/Milesi) | #35 | Alpine A424 | 317 | +1 tour |
Ils ont dit
Philippe Sinault, Team Principal Alpine Endurance Team
« Nous pouvons parler d’une première course compliquée. Le début a été très bon tant par le rythme affiché par nos pilotes que par la dégradation des pneumatiques. La n°35 a été victime d’une crevaison puis d’un accrochage dans le trafic, ce qui a entraîné une chute au classement.
Malgré tout, elle a réussi à conserver un rythme similaire à celui de la concurrence, bien que reléguée à un tour. La performance de la n°36 a été affectée en deuxième partie de course par des dommages. Quoiqu’il en soit, le potentiel est là et nous nous devons de progresser d’ici Imola. »
Nicolas Lapierre, Directeur Sportif Alpine Endurance Team
« Tout d’abord, je tiens à remercier les pilotes pour leur travail en piste. Le championnat est très relevé, la concurrence est rude, et si vous n’êtes pas dans la bonne fenêtre, alors vous vous retrouvez vite dans une situation compliquée. Nous allons tirer les enseignements de cette course et profiter de la journée de roulage de dimanche ici-même pour travailler.
Et ce sans oublier les essais prévus avant Imola durant lesquels nous allons tâcher de comprendre au mieux l’utilisation des pneus, car ce sera l’une des clés de la saison. J’ai vu beaucoup de positif durant ces deux semaines mais il nous reste du travail d’ici la prochaine étape à Imola. »
Equipage #35 :
Ferdinand Habsburg
« Le départ de la course était fantastique et je me suis senti vraiment en confiance avec la voiture quand il faisait chaud. J’ai vraiment apprécié, au point d’intégrer le tiercé de tête.
Malheureusement, plus la course a avancé, plus ça s’est complexifié pour nous, avec notamment quelques petits contacts. Nous sommes encore dans un processus d’apprentissage et nous devons nous améliorer pour nous battre avec les meilleurs. Nous allons nous y atteler dès demain. »
Paul-Loup Chatin
« Pour notre deuxième venue ici, nous visions évidemment mieux, mais sur l’ensemble des dix jours, il y a beaucoup de choses très positives à retenir, notamment sur le plan de l’exploitation. L’équipe a fait du super travail et je sais que ça va payer durant la saison. La course a été compliquée, probablement pas parfaite non plus de notre côté. Mais nous avons montré de belles choses, à nous maintenant de gommer ce qui doit l’être de manière à concrétiser cela en bons résultats. »
Charles Milesi
« Le début de course était encourageant, puisque nous avons réussi à nous hisser dans le tiercé de tête. Mais par la suite, ce fut plus compliqué avec notamment ce contact malheureux avec une GT, qui a engendré une crevaison et de légers dommages. Il nous faut trouver un peu de performance par rapport aux essais car la concurrence aussi a travaillé dur durant l’intersaison. Avec une course plus propre, nous aurions pu jouer les points. Quoiqu’il advienne, il nous faut garder le positif et nous remettre au travail pour Imola. »
Equipage #36 :
Frédéric Makowiecki
« Ce premier rendez-vous de l’année a été fort enrichissant. Dans l’ensemble, nous avons cerné divers points sur lesquels nous avons bien travaillé, tout en mettant le doigt sur d’autres qu’il va nous falloir optimiser. Il y a des choses intéressantes et nous voulons revenir plus forts dès Imola car nous sommes là pour nous battre aux avant-postes. Nous avons réalisé un bon début de course, mais la situation s’est dégradée par la suite sans que l’on sache réellement pourquoi. Une chose est sûre : le potentiel est là. »
Jules Gounon
« Nous avions forcément des attentes plus élevées après le Prologue, mais la course n’a pas été simple. Les changements de conditions pendant l’épreuve et certains petits soucis sur la voiture dans les dernières heures de course nous ont empêché de conserver le rythme qui était le nôtre au début. Mais nous avons emmagasiné bon nombre d’informations et nous allons tirer les conclusions qui s’imposent pour aller de l’avant et rebondir à Imola. »
Mick Schumacher
« Quand les températures ont chuté, c’est devenu de plus en plus compliqué pour nous. Il va nous falloir analyser tout cela en détails pour comprendre ce qu’il s’est passé. Il va de soi que ce n’est pas le résultat que nous étions venus chercher, plus encore au vu du travail fourni par l’équipe durant l’intersaison et durant le Prologue. Il nous faut étudier minutieusement tout cela afin d’arriver à Imola avec des réponses à même de nous permettre de progresser. »
Source : Alpine Endurance Team