Jean-Pierre Jabouille nous a quitté aujourd’hui à l’âge de 80 ans. Surtout connu pour être le premier à avoir fait gagner une Renault en Formule 1, il a officié aussi chez Alpine.
Jean-Pierre Jabouille, des débuts prometteurs
Jean-Pierre Jabouille entame sa carrière de pilote en 1966 en coupe Gordini en finissant deuxième lors de sa première course à Pau. Il terminera la saison 4ème du premier pas Dunlop. Il enchaine ensuite avec la F3 sur une Brabham puis sur Matra. Il bataillera toute la saison pour le titre face à un certain Francois Cevert. A Albi, il aura le fair-play d’attendre que Cevert répare sa voiture et fait décaler le départ de la course.
J’ai fini deuxième et lui premier; il a ete champion pas moi. Si j’avais respecté l’horaire j’etais champion sans problème . Je ne regrette rien, ce qui m’interesse c’est de me battre sportivement
Jean-Pierre jabouille
En 1968, il est recruté par Jacques Cheinisse pour seconder Jean Guichet au 24 heures du Mans 1968 sur l’Alpine A220 (lire ici ). En 1969, il se voit confier le volant d’une Alpine F3 aux coté de Patrick Depailler.
Il se rapprochera de Marcel Hubert l’aérodynamicien d’Alpine, avec qui il mènera des expérimentations sur l’importance de l’aéro, sur le comportement routier des châssis. Ce qui aboutira à l’A360 qui permettra à Jabouille de finir deuxième du championnat de France 1971 derrière depailler.
Il participera au développement des A360 et A364 des A440, A441, A441T, A442 et A443, ainsi que sur les monoplace A500 , RS01 et RS10. Il participe au championnat 2L de 1974 et au championnat F2 de 1975 et finira les deux fois à la deuxième place.
En 1976, l’ELF 2J dérivée de l’A364 se voit greffer le V6 Renault Gordini 2L qui équipe les proto d’endurance Jean-Pierre peut enfin porter les lauriers.
En 1978, c’est confiant qu’il aborde la course au volant de l’A443 aux coté de Depailler. Cependant apres avoir mené près de 20h il est contraint à l’abandon alors qu’ils menaient la course. C’est justement cette avance qui va entrainer cet abandon. Renault-Alpine se souvient de la défaite de l’année précédente, et voulant préserver le moteur, il est décidé de baisser la pression du turbo. Le mieux étant l’ennemi du bien , le mélange air-essence sera responsable de la rupture du piston.
Il poursuit aussi le développement de la RS01. Celle qui sera nommé la Yellow tea pot mène la vie dure à Jean Pierre Jabouille. Cependant, le 1er Juillet 1979 la RS10 et surtout Jean-Pierre Jabouille entendrons la Marseillaise pour la première victoire d’un moteur Renault en F1 et qui plus est au Grand-Prix de France.
Il faudra plus d’un an pour la seconde victoire qui arrivera en Autriche. Au Canada il subit un accident qui lui abimera les jambes. Il ne s’en remettra jamais complètement.
Remplacé par Prost chez Renault, il part chez Ligier et fini trois fois dans les points avec deux victoires mais il a abandonné sa place de pilote pour celle de directeur technique à la mi-saison. Il trouvera sa place chez Peugeot en supertourisme puis part rejoindre Jean Todt chez Peugeot. Il prépare le programme 905 en Sport-Proto puis devient le patron de Peugeot Sport. Il préparera la structure pour l’arrivée et F1 puis sera replacé.
Il continuera a frequenter les circuits avec JMB Racing et ce milieu qu’il appréciait tant.
Jean-Pierre Jabouille a participé à l’aventure Alpine et a permis à Renault de faire sa place en F1. C’est entre autres grâce à lui et aux autres pionniers que Renault peut s’enorgueillir d’avoir aujourd’hui ce palmarès en Formule 1.
L’équipe des Alpinistes s’asssocient à la douleur de sa famille et de ses amis. Nous ne l’oublierons pas.