On ne pouvait pas y échapper. Et ce moment est peut-être le bon. C’est le rallye de Monte-Carlo, la nouvelle année et nous devenons les Alpinistes.
Les anciens s’en souviennent, les plus jeunes connaissent les grandes lignes mais revenons sur le championnat du monde 73.
Le Championnat du Monde 1973 prend la suite du Championnat des Marques qui s’est déroulé de 1970 à 1972 remporté par Porsche, Alpine et Lancia. Dans ce championnat sont exclus les prototypes tels que les Stratos ou autres Ford GT40.
Il y a 13 épreuves courant principalement en Europe avec deux excursions en Afrique et outre-Atlantique. Seules 9 de ces épreuves sont comptabilisées pour le décompte final. Alpine n’en courant que 8, seules celles-ci seront décrites ici.
Alpine a fait ce choix pour limiter le coût et les risques de casse. Ainsi les rallyes de Suède et Finlande (terres de spécialistes nordiques), le Kenya (très cassant), les Etats Unis (éloignement) et la Pologne ne seront pas prévus dans la stratégie initiale.
Les principaux concurrents sont Lancia avec ses Fulvia HF championnes en titre, les Fiat avec les 124 Abarth, les Ford Escort RS, les Datsun 240Z et les Volvo.
Le plateau est relevé et le championnat n’est pas gagné d’avance.
Imaginez une équipe avec les meilleurs pilotes français du moment Andruet, Darniche, Nicolas, Thérier et Piot épaulés par Ove Andersson. À la tête de cette équipe vous mettez Jacques Cheinisse homme de l’ombre, excellent manager du service course qui connait ses hommes et qui à confiance en eux pour gérer les différentes conditions de course. Dans l’ombre on trouve aussi, Marc Mignotet technicien hors pair qui sait révéler la quintessence d’un moteur sans mettre en jeu sa fiabilité. Et biensûr l’équipe de mécanos emmenée par Gilbert Harivel qui s’évertue à maintenir au meilleur niveau les A110 Groupe IV 1800. Saupoudrez le tout d’une bonne humeur et vous avez l’équipe Alpine-Renault de 1973.
Les équipages sont les suivants :
- Bernard Darniche le pistard doué sur la terre secondé par Alain Mahé le seul permanent sous contrat.
- Jean-Luc Thérier l’improvisateur acrobate à ses heures qui a « usé » plusieurs copilotes dont Marcel Callewaert (chargé du plan d’assistance de l’équipe), Christian Delferrier ou encore Jacques Jaubert.
- Jean-Pierre Nicolas l’endurant est copiloté par Michel Vial et Claude Roure.
- Jean-Francois Piot assisté de Jean Louis Marnat
- Ove Andersson copiloté par Jean Todt
- Jean-Claude Andruet copiloté par « Biche »
- Jean-Pierre Manzagol Corse Uniquement
- Francis Serpaggi Corse Uniquement
Focus sur Les Alpine A110 de 1973
L’A110 Groupe IV en chiffres c’est 1796 cm3, entre 165 et 175cv à 7000 tr/min pour une masse entre 685 et 740kg. Se sont des modèles 1600VC (l’homologation mines 1800 n’existera qu’à partir de 1974). Les châssis sont renforcés vis à vis de la série
Trois type de caisses existent; les légères, les ultra légères et les lourdes.
Les légères forment l’essentiel du contingent et servent lors du Monte Carlo du Tour de Corse U Portugal de l’Acropole et du San Remo.
Les ultras légères ne sont pas homologuées en Groupe IV.
Les caisses lourdes sont utilisées sur les Rallye comme le Kenya ou le Maroc et sont soit des caisses légères blindées dans les sous bassement (carénages et pare pierre) ou des caisses de séries aux spécifications Groupe IV.
Le moteur à été préparé par Marc Mignotet, il a participé à la préparation des moteurs Alpine depuis l’A106 ont lui doit entre autre les 1440 et 1550 ainsi que le 1596. LE moteur 1796 qui nous intéresse ici à été développé en 1970 pour les Groupe V mais la réglementation ayant changé il est maintenant accepté en Groupe IV. De nature très souple ce moteur de 170cv est en fait un moteur relativement banal. Point de pistons forgés mais un équilibrage et un montage soigné, un bon travail sur la culasse mais surtout un arbre à cames spécifique qui est la marque de fabrique de l’officine de Gennevilliers.
D’une fiabilité proverbiale, le moteur victorieux du Monte-Carlo de 1973 va gagner la Ronde cévenole en Groupe V avec Jean-Luc Thérier et revenir dans la berlinette de Nicolas pour gagner le Tour de Corse la même année. En 1974, il est monté sur la 17 de Piot qu’il cassera alors que le moteur n’avait toujours pas été ouvert. Avec tout le respect que je dois à Amédée Gordini il faut admettre qu’il est battu.
Les boîtes de vitesse ont quand à elles bénéficiées de déconvenues des années précédentes: exit les pignonneries de R8, les 364 sont équipés de pignons de R12G beaucoup plus endurants.
Au final il y aura eu 24 voitures ventilées ainsi:
- 15 « courses » utilisées dans le championnat
- 6 « Mulets »
- 3 « compétitions client ».
Deux modèles 1972 prendront aussi part au championnat 73.
MontE-Carlo 19-26 Janvier 1973
- 18009 n°23 équipage Piot Marnat (6ème) (Modèle 72)
- 18270 n°18 équipage Andruet/« Biche » (Victoire)
- 18271 n°4 équipage Thérier/Callewaert (5ème)
- 18290 n°15 équipage Andersson/Todt (2ème)
- 18291 n°1 équipage Darniche/Mahé (10ème)
- 18292 n°21 équipage Nicolas/Vial (3ème)
9 villes d’Europe sont les points de départ du Rallye de Monte-Carlo 1973 Almeria, Athènes, Francfort, Monte Carlo, Oslo, Reims, Glasgow, Varsovie et Rome. Le parcours de concentration fait approximativement 2500 kms jusqu’à Monaco. La spéciale du Col de Corobin permet d’établir le classement avant le départ du commun. C’est une boucle Monaco-Vals les bains-Uriage-Monaco (1670 kms dont 270 Chronométrés) puis 7 spéciales réservées aux 60 premiers avec le Turini la Couillole et la Madone.
Pour Jean-Claude Andruet, c’est la dernière épreuve au volant d’une Alpine ou il filera chez Lancia au terme du rallye. Au pont des Miolans, première épreuve de ce Championnat du Monde, Bernard Darniche ne pensait pas croiser la route d’un chien qui le force à s’arrêter. Andersson vainqueur de l’édition 71 et sa voiture à peine rodée (âgée de 11 jours), s’est montré très régulier lors du parcours commun. Il se trouve à moins de 2 min d’Andruet alors premier égalé par Thérier alors que ses carburateurs ont givré et suivi par Nicolas.
Les pilotes se plaignent d’un manque de souplesse du moteur alors que c’est justement le point fort des mécaniques Mignotet. Il s’avère que l’étagement de la boîte MC (Monte-Carlo) plus longue la boîte montagne habituelle déroute les pilotes tout comme le pot standard à la place du piste. Les ennuis s’accumulent pour Darniche comme la neige dans la spéciale du Burzet dans laquelle il doit faire la trace. Les 650 clous par pneus ne peuvent rien face à la Burle qui forme des congères. Bloqué, il est rattrapé par Waldegaard qui lui propose de chasser la neige avec sa Fiat avant de rester bloqué lui aussi. Des spectateur se retrouvent aussi tankés dans la neige.
La commission de course neutralise la spéciale et déclare hors course les concurrents qui n’étaient pas parti. Darniche ne se fait plus d’illusion sur la suite du rallye d’autant que sa position d’ouvreur va le desservir lors du Turini. Ayant subi un accident au TDC 1972, Piot n’est pas au meilleur de sa forme il garde quand même le contact avec la tête du rallye. Il signe un excellent temps dans la nocturne du Turini malgré la neige déposée par des spectateurs inconscients.
Andersson signe le record de l’epreuve lors de son premier passage dans la Madone. Andruet crève lors du second passage et pour Andersson l’espoir renait… Andruet roule à plat sur 18km et accumule plus de 2 minutes de retard. Mais Andersson crève plusieurs fois à sont tour, s’en est fini. Tout ce joue sur un nouveau passage à la Madone. Nicolas est à 21 secondes doit faire face à une bourde de ses mécanos qui n’ont pas fait le plein, il passe en réserve au bout de 5 kms et fait la spéciale au ralenti. Alors qu’Andersson réédite son temps précédent, Andruet surpasse tout le monde et gagne le Monte-Carlo.
Michèle Espinosi-Petit nommée « Biche »:
« Je n’ai jamais vu une voiture aller aussi vite, on volait littéralement ».
Alpine signe un triplé dont 6 voitures d’usine sont dans les 10 premières. Sur les 270 voitures au départ, 51 sont à l’arrivée.
Suède 15-18 fevrier 1973
- 17888 n°11 aux mains de Therier/Callaweart (3ème) (modele 72)
Initialement non prévu au calendrier, cette inscription surprise est en fait un cadeau de mariage de Jacques Cheinisse envers Jean-Luc Thérier.
En effet cela fait deux jours que le pilote est marié. Autant dire qu’il n’a pas reconnu le rallye et son copilote s’appuiera sur les notes de Nicolas inscrit sur R12G. Mais Thérier excelle en improvisation et ça ne lui déplaît pas d’autant plus que le nouveau règlement interdit les pneus à clous.
Impressionnant, même pour les pilotes nordiques, il sort 4 fois de routes avant une cinquième fois qui ouvre le train avant. À l’assistance, la R8 d’un spectateur sera cannibalisée pour remplacer la rotule défaillante.
Thérier obtient une 3ème place inattendue et réalise le meilleur classement d’un non scandinave sur cette épreuve. 12 points seront inscrits.
Rallye du Portugal (TAP) 13-18 mars 1973
- 18009 n°3 équipage Darniche/Mahé (Ab.) modèle 72 remotorisé en 1800
- 18290 n°5 équipage Therier/Jaubert (Victoire)
- 18292 n°1 équipage Nicolas/Vial (2ème)
Le Rallye du Portugal est à l’image du Monte-Carlo, un parcours de concentration permet de rejoindre Coimbra, départ du parcours commun long de 2800 kms divisé en 32 spéciales.
La première spéciale permet de déterminer l’ordre de passage, ce qui revêt une certaine importance du fait de la poussière soulevée par les concurrents. Darniche signe le meilleur temps.
Lors de la seconde spéciale les Alpine font un triplé. Darniche en tête avec ses deux scratchs. Thérier est à 8 secondes, il fait le scratch à Boa Viagem alors qu’ici encore il utilise les notes de Jean-Pierre Nicolas.
La Bosse de Boa Viagem, les voitures décollent de près de 30 mètres !
Alors que Jean-Luc Thérier conserve le moteur de sa voiture du Monte-Carlo et que celui-ci ne montre pas de signes de fatigue, les freins et la radio marquent le pas. Et Warmbold se fait menaçant derrière Darniche qui déroule le rallye et gagne 9 spéciales sur 11.
Jean-Pierre Nicolas connait des problèmes de pompes à essence alors qu’une A110 usine en possède trois. Darniche subit une crevaison qui lui fait heurter une pierre, qui casse la tringlerie de boîte. Alain Mahé devant tenir le levier en permanence car la boîte ne se verrouille plus. Une deuxième crevaison a raison du différentiel qui oblige l’équipage n°3 à l’abandon.
A l’instar de Warmbold, Nicolas, prudent, préfère changer sa roue pour éviter le bris du différentiel et assurer sa deuxième place. Thérier a alors le champs libre pour signer 5 scratchs sur 8. Jean-Luc Thérier et Jean-Pierre Nicolas prennent les deux premières places sous les ovations du public massé à Estoril.
Rallye du Maroc 8-13 mai 1973
- 18370 N°1 équipage Darniche/Mahé (Victoire)
- 18373 n°3 équipage Therier/Delferrier (7ème)
- 18374 n°4 équipage Nicolas/Vial (5ème)
Le Maroc est un rallye de 5000 kms divisé en 11 épreuves. Jean-Pierre Nicolas prend possession d’une des 6 voitures équipées en caisse lourde et de roues de 6 pouces. La doublures du soubassement est complète. Un énorme par pare-pierre protège le radiateur avant et remonte sur les bas de caisse. Les éléments de blindage sont fixés à même le châssis et non plus à des éléments mécaniques. Elle arbore les nouvelles couleurs de l’écurie Bleu Blanc et Rouge avec les bandes noires reprises du losange de la régie. Le moteur vient de la voiture de Piot au Monte Carlo.
Bernard Darniche part en tête de l’épreuve portant le numéro 1 et c’est à lui d’ouvrir la piste. Décidément abonné aux animaux cette fois, Darniche ne peut éviter une vache qui lui fausse le train avant. Nicolas fidèle à sa prudence ne tient pas à tout perdre dès le départ comme l’année précédente. Thérier est second.
La seconde étape fait le tri avec près de 500 kms de spéciales chronométrées. Thérier casse une fusée, heureusement deux fusées font parties du lot à bord mais c’est une heure de passée dans le sable. Jouant sont va tout, il gagne les deux spéciales suivantes. C’est la huitième spéciale, alors que Nicolas est troisième il casse son roulements de roue arrière gauche et perd 20 minutes. Doublé par la DS de Bob Neyret il accélère et lui met plus de deux minutes à l’épreuve suivante. Mais le désert marocain va fatiguer la mécanique, Nicolas casse un étrier de frein qu’il répare partiellement puis sort de la piste. Nicolas passe de la seconde place à la cinquième place. Thérier signe un nouvel exploit en remportant une troisième spéciale avant l’arrivée et remonte de la 17ème à la 7ème place. Darniche remporte le rallye avec 19 minutes d’avance sur Neyret. 66 voitures ont pris le départ 12 seront à l’arrivée dont les trois Alpine.
Rallye de Pologne 12-15 Mai 1973
- 18385 n°2 Therier/Mahé (Hors-Course)
Jean-Luc Thérier navigué par Mahé sont au volant d’une voiture neuve type Acropole mais équipée de la boîte de la voiture de Thérier au Maroc et du moteur de Piot du Monte-Carlo. La décoration est celle du Maroc mais avec le bleu cady plus clair. Cette épreuve n’était pas inscrite au calendrier d’Alpine mais la possibilité de glaner quelques points au championnat n’est pas à laisser passer. Mais ce rallye tourne à la catastrophe…
Mal organisé avec des temps de passage irréalistes dans les liaisons, des ajouts dans le road-book qui ne sont pas transmis à tout le monde. Jean-Luc Thérier signe les meilleurs temps dans les premières spéciales.
Un incident technique le place troisième quand à la 50ème spéciale il passe la ligne d’arrivée à l’envers et est déclaré hors course. Il gagne cependant les quatre dernières spéciales car les officiels ne l’ont pas prévenu de sa pénalité.
Au final, seules trois voitures finiront classées, majoritairement des véhicules provenant du bloc soviétique.
Rallye de L’Acropole 23-28 mai 1973
- 18270 n°10 équipage Darniche/Mahé (Ab.)
- 18271 n°1 équipage Therier/Delferrier (Victoire)
- 18291 n°5 équipage Nicolas/Vial (3ème)
Pour ce rallye et ses 420 kms de spéciales sur terre, les voitures sont renforcées et les amortisseurs Bilstein remplacent les Alliquant.
Bien qu’équipé d’un moteur neuf et d’une boîte neuve, Jean-Pierre Nicolas ne bénéficie pas d’un autobloquant après le TAP et l’abandon de Darniche (à cause de cet équipement) le doute plane. Les roulements sont aussi à cage acier et non plus en plastique suite aux déboires du Maroc.
Darniche récupère la voiture victorieuse au Monte-Carlo équipée de la boîte de sa propre voiture. Alors qu’il souffre d’une sciatique c’est Alain Mahé qui prend le volant pour les premières spéciales mais ils jettent l’éponge à la deuxième épreuve. Jean-Luc Thérier, qui bénéficie d’un moteur et d’une boîte neuve est intouchable sur ce terrain et Nicolas reste à la seconde place.
Thérier signe sept scratchs sur neuf dans la première étape.
Pour la deuxième épreuve, il gagne neuf spéciales sur dix. La chaleur met à mal le normand, le moteur perd un cylindre lors de la réparation d’une crevaison et le cric passe au travers de la coque. A la troisième étape il est epuisé. L’embrayage de Nicolas montre des signes de faiblesse et Michel Vial se voit obligé de pousser la voiture et saute en marche dans son baquet.
Le retard s’accumule et Nicolas doit se contenter de la troisième place derrière Aaltonen sur Fiat 124.
Rallye Autrichien des Alpes 12-14 septembre 1973
- 18383 n°2 Darniche/Mahé (2ème)
- 18385 n°11 Nicolas/Vial (5ème)
2300 kms et 30 spéciales sur la terre battue des pistes forestières et 1 seule goudronnée voici le programme du rallye. Avec seulement 2 fois 3 heures de neutralisations le rythme est soutenu. Nicolas est au volant de la voiture de Thérier en Pologne équipée du moteur de Darniche à l’Acropole et d’Andersson au Monte-Carlo.
Darniche lui recupère une voiture neuve montée avec le moteur ayant participé au Monte-Carlo (5ème) et qui à gagné le TAP. Les pistes rapides ne conviennent pas aux Alpine qui sont à la peine face à la BMW de Warmbold et aux Saab. Darniche se plaint de la faible garde au sol, la voiture est si basse qu’elle glisse sur son ski de blindage, les roues ne touche pas le sol. Il passe de la sixième à la treizième place.
Jacques Cheinisse remobilise alors ses troupes. Darniche attaque et remonte à la 5ème place. La dernière étape est plus sinueuse. Nicolas victime d’un pointage hasardeux des contrôleurs l’écartera du podium. De plus le règlement n’est pas suivi, les officiels l’adapte en cours de route. Jacques Cheinisse droit dans ses bottes gêne le passage des tricheurs qui écopent de pénalité. Darniche remporte les deux dernières spéciales et monte sur la première marche du podium. BMW fait une réclamation.
Warmbold gagne finalement le rallye 1 an plus tard sur tapis vert. Darniche perd sa Victoire. La FIA supprime le plus vieux rallye du monde de son championnat.
Rallye de San Remo 10-13 Octobre 1973
- 18383 n°5 équipage Darniche/Mahé (Ab.)
- 18390 N°8 équipage Nicolas/Vial (3ème)
- 18391 n°1 équipage Therier/Jaubert (Victoire)
Le rallye italien a des routes semblables au parcours commun du Monte-Carlo. Ce terrain est favorable aux berlinettes. Le rallye est découpé en 37 spéciales pour 1780 kms de long.
Darniche retrouve sa voiture du rallye autrichien. Il fait une série de tonneaux dans la première spéciale la voiture est détruite. Thérier utilise une voiture neuve, c’est même le dernier châssis produit en 1973. Alors que la nouvelle de la mort de Cevert traverse le paddock, les commissaires refusent d’inscrire les Alpine. Pour quelle raison ? L’arceau n’est pas fixé au châssis…
Comment faire avec un châssis poutre? Toute la finesse de Jacques Cheinisse sera nécessaire pour que les berlinettes prennent le départ. Thérier n’usurpe pas son surnom d’acrobate et il part en pneus racing sur la terre mettant au passage 43 secondes à Warmbold et sa BMW des la première spéciale. Jean Pierre Nicolas peine a accrocher la locomotive Thérier qui enchaine 9 scratchs. La crevaison puis le cric qui traverse la coque de la voiture de Nicolas lui font perdre 9 minutes. L’embrayage montre ensuite des signes de fatigue.
C’est la troisième victoire de Thérier.
Rallye de Grande Bretagne 17-21 Novembre 1973
- 18385 n°13 équipage Therier/Vial (Ab.)
- 18390 n° 8 équipage Nicolas/Roure (5ème)
Jean-Luc Thérier à son habitude fait des merveilles en improvisation sur ce rallye où les reconnaissances sont interdites mais la rupture de l’axe de l’allumeur met fin prématurément à la course alors qu’il pointe à la quatrième place.
Nicolas recupère le moteur de la voiture détruite par Darniche au Sanremo. Il pointe à la dixième place à la fin de la première journée. A la seconde étape il attaque et remporte deux scratchs où il finira 5ème.
Le titre est d’or est deja assuré.
Même si ils sont déclassés par la requête de BMW au rallye autrichien, Fiat est trop loin pour les rattraper.
Tour de Corse 1-2 Décembre 1973
- 18271 n°11 équipage Serpaggi/Mariani (5ème)
- 18291 n°9 équipage Manzagol/Alexandris (6ème)
- 18383 n°5 équipage Piot/De Alexandris (2ème)
- 13384 n°7 équipage Therier/Callewaert (3ème)
- 13386 n°1 équipage Nicolas/Vial (Victoire)
- 20057 n°3 équipage Darniche/Mahé (Ab.)
L’ambiance de ce Tour de Corse est spécial à plus d’un titre. Les Alpine sont déjà couronnées et beaucoup d’écuries ne font pas le déplacement sur la terre de prédilection des bleus. De plus nous sommes en plein choc pétrolier, le sport auto n’a pas bonne presse et une menace d’interdiction par le Ministre des Sports plane sur le rallye. Il est cependant maintenu.
Bernard Darniche toujours épaulé par Alain Mahé inaugure les A110 équipées des trains triangulés des A310 et du Mignotet à injection. La voiture n’étant pas au point il abandonne alors qu’il était troisième au départ de la troisième spéciale sur une rupture d’arbre de roue.
Jean-Pierre Nicolas est au volant d’une voiture neuve qui se voit greffée le moteur victorieux au Monte-Carlo. Très régulier, il a fini jusqu’a présent toutes les épreuves auxquelles il était inscrit sans jamais gagner.
C’est l’objectif qu’il se fixe pour cette étape. Dès la première spéciale il attaque et malgré un tête à queue il finit second. Il enchaine ensuite quatre scratchs. Thérier lui assure, finissant entre la deuxième et quatrième place des spéciales. Il vise le Championnat de France des pilotes et doit au moins finir troisième si Nicolas gagne.
Serpaggi navigué par Mariani signe le meilleur temps de la première spéciale avant d’être repris par Nicolas. Jean-François Piot les talonne. Jean-Pierre Manzagol hérite de la voiture de Nicolas de l’Acropole équipée du moteur de Thérier au même rallye.
Le bastiais perd de précieuses minutes en faisant le plein à Aullène alors que 6 berlinettes se présentent aux 4 mécanos équipés de seulement 2 « lève-vite » et repart avec ses clous alors que beaucoup de portions sont sèches.
Serpaggi lui perd 8 minutes. Piot abandonne plus d’une minuté et Thérier près de 5 minutes. Nicolas arrivé premier au ravitaillement passe sans encombre. Serpaggi réalise trois scratchs. Il finira à une honorable 5ème place. Manzagol sera à la deuxième place dans la dernière spéciale lui permettant de terminer 6ème du rallye. Piot lui aussi réalise trois scratchs et finit à 8 minutes de Nicolas.
Thérier voit son câble d’accélérateur se bloquer en position ouverte. Il n’y a que lui pour surmonter ça en Corse. L’organisation annule 8 speciales dû à des éboulements, il en profitera pour réparer.
Dans les dernières spéciales, il ravit la troisième place du rallye à Guy Chasseuil, seule Ford dans la nuée des Berlinettes.
Nicolas tape un parapet où il termine l’épreuve en tête sur le seul rapport de boîte qui lui reste.
Jean-Luc Thérier est officieusement champion du monde des pilotes
Rallye du Bandama 28-30 Décembre 1973
- 18373 N°4 équipage Jabouille/Rives (Ab.)
Jabouille a demandé que des entrées d’air sois créées sur le toit pour affronter le rallye du Bandama. Dès la première épreuve, Jabouille ouvre le train avant. A la deuxième épreuve une rupture de fusée provoque une embardée la voiture s’envole à près de 150km/h c’est l’abandon.
Palmarès 1973
Jean-Luc Thérier
- 3 victoires (Portugal Acropole San Remo)
- 3ème (Suède Tour de Corse)
- 5ème (Monte Carlo)
- 7ème(Maroc)
Bernard Darniche
- 1 Victoire (Maroc)
- 2ème (Autriche)
- 10ème (Monte Carlo)
Jean-Claude Andruet
- 1 Victoire (Monte Carlo)
Ove Andersson
- 2ème (Monte Carlo)
Jean Pierre Nicolas
- 1 Victoire (Tour de Corse)
- 2ème (Portugal)
- 3ème (Monte Carlo Acropole San Remo)
- 4ème(Autriche)
- 5ème (Maroc Grande Bretagne)
Jean-François Piot
- 2ème (Tour de Corse)
- 6ème (Monte Carlo)
After winning the 1973 Rallye San Remo, 2461 HN 76 was sent to the U.S. and also competed in the *next* WRC rally, Press On Regardless! Unfortunately we had insufficient ground clearance for some of Michigan’s deep sand roads! See https://www.flickr.com/photos/rwgraves/sets/72157648896209671/
Boujour a tous
je sais que la question que je vais posé a rien avoir avec les alpines quoi que
je cherche des informations sur la r17 2633DR92 conduite par Mr jaen luc therier en 1974 Mr vial ect….
au cas ou en n’avez vous ?
En vous remerciant