Dans moins de deux semaines, le départ va être donné à 15 Heures le samedi 18 juin pour la 84 ème édition des 24 Heures du Mans.Ce dimanche a débuté les essais préliminaires en vue de se préparer à l’épreuve majeure du WEC.
Les deux Alpine A460 de Signatech et DC Racing sont engagées. Après avoir signé la première place dans la catégorie LMP2 lors des 6 Heures de Spa-Francorchamp, Alpine compte se battre aux avants-postes avec cette fois les deux voitures #35 et #36.
Les 24 Heures du Mans a des caractéristiques bien différents du circuit Belge avec des vitesses supérieures à 300 km/h et plus de la moitié du temps sur un tour à pleine charge (60%). La vitesse maximale est privilégiée et un appui aérodynamique le plus faible de la saison. Un kit nommé « Le Mans » développé spécifiquement pour l’épreuve Sarthoise.
La préparation de l’équipe
En amont, l’équipe Signatech-Alpine s’est aussi focalisée sur la gestion et la préparation des pièces de rechange, un des points les plus importants lors d’une course de 24 heures. Tous les équipements et les pièces ont été testé sur le circuit de Lurcy-Lévis dans l’Allier, avant d’être démonté, préparé et conditionné en vue de la course.
Grâce au simulateur Ellip6, les pilotes ont travaillé plus qu’à l’accoutumé dans différents conditions (météo variable, en nocturne, etc…). La préparation des pilotes sur le terrain n’est pas en reste avec des réunions techniques avec leurs ingénieurs et une formation poussée en mécanique afin d’être autonome lors de l’épreuve. Ainsi, les 6 pilotes Alpine que sont Nelson Panciatici, David Cheng, Ho-Pin Tung, Nicolas Lapierre, Stéphane Richelmi et Gustavo Menezes ont bénéficié de la meilleure préparation qui soit afin de briller à cette messe du Sport Automobile.
Avant de rejoindre le Mans, Bernard Ollivier, Directeur général-adjoint d’Alpine, explique :
« Pour Alpine, il y a toujours une excitation particulière à l’approche des 24 Heures du Mans. Lorsque le Général de Gaulle questionnait Jean Rédélé sur l’utilité de la compétition automobile, la réponse était simple : pour Alpine, il s’agissait de faire briller les couleurs de la France ! Un demi-siècle plus tard, nous sommes porteurs de cet héritage. Pour l’édition 2016, nous avons le sentiment d’être particulièrement bien armés, surtout après notre victoire à Spa. Nous arrivons en occupant la tête du championnat, avec un statut à défendre. Tout ceci fait donc monter la pression ! Nous espérons que cette Journée Test sera productive pour les deux voitures, notamment pour la Baxi DC Racing N°35 qui a manqué de réussite depuis le début de la saison.»
Et Bernard poursuit :
« En marge de ce qui se passe sur la piste, notre programme débutera dès ce jeudi à l’usine du Mans, avec une présentation de l’Alpine Vision et de l’Alpine A460. Toujours passionnés par cette course mythique, les collaborateurs pourront aller à la rencontre de quelques-uns des pilotes de l’équipe. Le vendredi 17 juin, le Classic British Welcome, organisé dans le village de Saint-Saturnin, sera consacré cette année à Alpine. Avec la participation des clubs, de très nombreuses Alpine sont attendues. Jean-Pierre Jaussaud et Mauro Bianchi seront les parrains d’une belle fête célébrant l’amitié franco-anglaise. Enfin, nous présenterons l’Alpine Vision dans notre structure réceptive installée au cœur du circuit. La voiture sera également visible du public. Ces 24 Heures du Mans constitueront un grand moment pour Alpine ! »
Philippe Sinault, Team principal de la structure Signatech-Alpine, conclut :
« Notre préparation pour les 24 Heures du Mans a débuté dès notre retour de Spa-Francorchamps. Nous nous sommes appuyés sur notre expérience des années précédentes pour optimiser chaque détail. Pour l’équipe technique, le gros du travail a consisté à préparer toutes les pièces de secours avant et après les essais sur piste. En cas d’imprévu, cela nous permettrait d’intervenir très rapidement. En ce qui concerne la Journée Test, notre priorité concerne les rookies Stéphane Richelmi et Gustavo Menezes, qui doivent boucler dix tours chacun pour être autorisés à participer à l’épreuve. D’une manière globale, nous profiterons de cette journée pour faire rouler les pilotes qui ont le moins d’expérience. Sur le plan technique, nous nous concentrerons sur la validation du kit aérodynamique et sur l’exploitation des pneumatiques Dunlop 2016. La piste risque d’être ‘verte’ au vu des conditions météo actuelles, avec un très faible niveau de grip. Nous savons que nous ne chercherons pas la performance pure. »
Les essais
Sous un ciel plutôt maussade, Alpine a évolué sur une piste sèche et température plutôt tempérée pour cette la Journée Test.
Tôt dans la matinée, les deux Alpine A460 se sont lancées avec un programme ciblé afin de valider techniquement différents réglages et stratégies. Pour l’A460 Signatech-Alpine °36; Stéphane Richelmi, Gustavo Menezes et Nicolas Lapierre, il s’agissait de boucler de manière égale les dix tours chacun.
Concernant l’autre Alpine A460, celle de Baxi DC Racing n°35, Nelson Panciatici, David Cheng et Ho-Pin Tung se focalisaient sur les nouveaux pneumatiques Dunlop avec des sessions sur de longues distances.
Dès la première session de roulage, Nicolas Lapierre accroche le meilleur temps de la catégorie en 3’37’’397. Par la suite, Nelson Panciatici exploite tout le potentiel de sa voiture avec un excellent temps à 3’39’’298.
En fin de journée test, la Team Alpine termine la journée avec une simulation de qualifications et de réaliser un dernier run « agressif ». Malheureusement, la séance fût abrégée après une sortie de piste d’une de leurs concurrents.
En bref
La Team Alpine a fait ses deux Alpine A460 sur près de 2000 kms. Toute l’équipe va à présent analyser toutes les données engrangées afin de se préparer au mieux pour les 24 Heures du Mans.
L’équipe Alpine s’est confiée auprès de endurance-info.com après cette journée plus que constructive:
Bernard Ollivier, Directeur général-adjoint d’Alpine :
« Même si nos Alpine A460 n’ont pas pu tenter de réaliser le meilleur temps en fin de journée, nous pouvons être satisfaits du niveau de performance affiché. La Signatech-Alpine n°36 a prouvé qu’elle figurait parmi les favorites pour la victoire en catégorie LMP2. Débarrassée de son manque de réussite, la Baxi DC Racing Alpine n°35 a également démontré qu’elle pouvait jouer les premiers rôles. Toute l’équipe a fait du très bon travail pour mettre en confiance les pilotes avant la grande semaine des 24 Heures du Mans. »
Philippe Sinault, Team principal Signatech-Alpine :
« C’était une journée importante, qui nous a permis d’appréhender l’espace dans lequel nous allons travailler pendant les deux prochaines semaines. Sur la piste, nous ne cherchions pas spécialement la performance pure, mais elle est venue assez naturellement. Notre tour le plus rapide est particulièrement satisfaisant, car il a été réalisé avec beaucoup d’essence et sur le premier train de pneus neufs de Nicolas. En fin de journée, nous avons été coupés dans notre élan avec le drapeau rouge, car nos deux voitures s’apprêtaient à s’élancer pour des séries de tours rapides. En associant les données récoltées sur les deux voitures aujourd’hui, nous savons où nous en sommes et nous pouvons être confiants dans notre capacité à jouer dans le peloton de tête avec les deux voitures. »
Nelson Panciatici :
« Chaque année, c’est vraiment extraordinaire de s’élancer à l’assaut de cette piste mythique. Le premier tour provoque une excitation particulière, puis il faut se réhabituer aux points de repère et aux spécificités du tracé. Ce n’est pas évident car le niveau d’adhérence évolue à chaque tour. Sur le plan technique, nous nous sommes concentrés sur de longs relais pour tester l’endurance et la performance des pneumatiques Dunlop. Comme les conditions météo sont restées constantes tout au long de la journée, nous avons pu travailler sereinement. Je suis impatient d’être à la course car j’ai de très bons souvenirs des 24 Heures : en 2012 lorsque j’avais pris le départ pour ma première participation, ou en 2014 quand nous sommes montés sur le podium du LMP2. »
David Cheng :
« Nous avons fait une bonne journée d’essais, la voiture a parfaitement fonctionné et nous avons été en mesure d’aligner les tours avec un bon rythme. Je me sentais bien au volant et mes équipiers ont également réalisé de bonnes performances. Nous voyons une fois encore que la compétition est très serrée cette année, avec une dizaine de LMP2 qui se tiennent dans un mouchoir. Ce sera donc une course très excitante ! Nous allons profiter des jours qui viennent pour achever notre préparation, tout en gardant du temps pour nous relaxer et nous vider la tête. »
Ho-Pin Tung :
« Pour les fans, pour les équipes et les pilotes, le temps fort de l’année approche ! Évidemment, il y a beaucoup de spectateurs sur les courses du WEC, mais ici nous sommes dans une autre dimension. Je me souviens de ma première participation, nous avions passé beaucoup de temps derrière la voiture de sécurité, la nuit alors qu’il pleuvait. Pourtant, les tribunes étaient encore pleines de gens transis par le froid. C’est un moment spécial parmi tant d’autres qui s’accumulent année après année. Nous avons fait du bon travail aujourd’hui. La voiture était rapide d’emblée et nous avions donc une bonne base à améliorer. Nous avons encore du temps pour progresser, mais je pense que nous avons un très bon potentiel. »
Nicolas Lapierre :
« Notre principal objectif du jour était de permettre à Stéphane et Gustavo de boucler un maximum de kilomètres. Tout s’est bien passé, la voiture semble performante et nous avons pu tester les différents pneus et différentes variations de réglages. Mais il faut garder à l’esprit que les conditions de piste étaient particulières en raison des récentes intempéries. Nous avons beaucoup de données à analyser avant la semaine des 24 Heures. Entre les réunions avec l’équipe technique et le déverminage avec le moteur que nous utiliserons pour la course, le temps va vite passer mais je vais tout de même couper quelques jours pour me reposer. »
Stéphane Richelmi :
« Ma journée a débuté avec les dix tours obligatoires pour avoir le droit de participer à la course. Pour cette formalité, j’ai pris beaucoup de marge dans les virages les plus délicats. Avec les faibles appuis aérodynamiques, les réactions sont sensiblement différentes de ce que nous connaissons d’habitude. Ensuite, j’ai attaqué un peu plus fort et j’étais dans le rythme des autres. J’ai trouvé qu’il était assez délicat de faire sa place dans le trafic, surtout avec les concurrents qui ne disputent pas tout le FIA WEC. J’ai hâte de découvrir l’ambiance de la course. Contrairement au Grand Prix de Monaco auquel j’assiste tous les ans depuis toujours, je ne connais les 24 Heures qu’à la télévision. Je m’attends à un choc ! »
Gustavo Menezes :
« C’est un début très positif, puisque nous bouclons cette journée avec les deux voitures en bon état et avec des chronos intéressants. J’ai pris le temps de m’acclimater à la piste avant d’augmenter progressivement le rythme. Je suis impatient de découvrir les 24 Heures du Mans en elles-mêmes, car je ne suis jamais venu ici précédemment. Je sais que c’est un événement historique, qui se déroule sur un circuit incroyable. Mais je pense que cela doit prendre une autre dimension avec plus de 200 000 spectateurs dans les tribunes. »