Le partenariat entre Alpine et Signatech n’a cessé de se renforcer au fil des ans, aboutissant en 2024 à une participation stratégique de 49% d’Alpine au capital de l’écurie.
Ce rapprochement s’inscrit dans une logique d’expansion et de renforcement de la marque Alpine dans l’univers de l’Endurance, tout en assurant à Signatech des ressources et des compétences techniques accrues pour de futurs succès. Un tournant dans une histoire de dix ans déjà marquée par des exploits sportifs et une montée en puissance continue.
Les débuts d’une alliance gagnante : la genèse de Signatech-Alpine
Tout commence en 2013, impulsé par Bernard Ollivier (ex PDG d’Alpine Cars) lorsque Signatech s’allie à Alpine pour engager l’Alpine A450 dans le championnat European Le Mans Series (ELMS) et les 24 Heures du Mans. Cette annonce suscite alors une forte excitation chez les passionnés de sport automobile et marque le retour d’une marque légendaire dans la compétition. La livrée bleue et orange de l’Alpine A450, rappelant les couleurs historiques de l’A220 des années 1960, s’est rapidement imposée comme une image emblématique sur les circuits.
Le trio de pilotes formé par Nelson Panciatici, Pierre Ragues, et Tristan Gommendy pour les 24 Heures du Mans, tous issus de la filière Renault, symbolise la volonté d’Alpine de former de jeunes talents.
Les débuts de cette collaboration sont prometteurs : lors des 24 Heures du Mans 2013, l’Alpine A450 n°36 se hisse à la troisième place de la catégorie LMP2, un exploit majeur pour la première année du retour en compétition de la marque.
Philippe Sinault, Team Principal de Signatech-Alpine, affichait déjà à l’époque une grande fierté et une ambition sans limite, déclarant vouloir « jouer les premiers rôles » dans la catégorie LMP2.
Ses paroles se sont rapidement concrétisées, avec des victoires notables aux 3 Heures de Budapest et à l’ELMS, offrant à Alpine ses premiers titres pilotes et équipe en LMP2 dès 2013.
Une décennie de triomphes : de l’ELMS au Championnat du Monde d’Endurance
L’aventure Signatech-Alpine s’inscrit ensuite dans une continuité de performances, avec un second titre en ELMS en 2014, et une première victoire historique aux 24 Heures du Mans en catégorie LMP2 en 2016. L’équipe, composée de pilotes tels que Nicolas Lapierre, Gustavo Menezes, et Stéphane Richelmi, s’impose comme une formation de premier plan.
En 2018-2019, le trio Lapierre, André Negrão, et Pierre Thiriet renouvelle l’exploit, s’adjugeant de nouveau le titre mondial en LMP2, consolidant la position de Signatech-Alpine comme une référence incontournable de la discipline.
Au cours de cette décennie, Signatech-Alpine a développé et engagé six prototypes différents, démontrant une capacité d’évolution et d’adaptation exceptionnelle :
- Alpine A450 (LMP2)
- Alpine A450b (LMP2)
- Alpine A460 (LMP2)
- Alpine A460b (LMP2)
- Alpine A470 (LMP2)
- Alpine A480 (Hypercar)
- Alpine A424 (Hypercar)
Ces modèles ont permis à l’équipe de remporter des victoires marquantes sur les circuits les plus prestigieux du monde, tels que Spa-Francorchamps, le Nürburgring, Bahreïn, et bien sûr, Le Mans.
Le succès de ces voitures, évoluant au fil des saisons de l’ELMS au WEC, a consolidé la réputation de l’écurie et attiré l’attention sur la marque Alpine, dont l’ADN sportif s’est trouvé renouvelé et renforcé.
La transition vers l’Hypercar : Alpine et Signatech travaillent de concert
Avec le passage à la catégorie Hypercar en 2021, Alpine et Signatech ont franchi un nouveau cap dans leur collaboration. La Rebellion R-One, une LMP1 modifiée et rebaptisée Alpine A480, a permis à l’écurie de se hisser sur le podium général des 24 Heures du Mans et de s’imposer lors des 1000 Miles de Sebring ainsi qu’aux 6 Heures de Monza. Cependant, ce modèle n’était qu’une transition vers une implication plus profonde d’Alpine dans le développement de sa propre Hypercar.
Bruno Famin, directeur d’Alpine Motorsports, décrivait alors ce changement comme une inversion de modèle :
« Il s’agit d’un projet Alpine qui s’appuie pour une partie de l’activité sur Signatech. À nous d’utiliser les meilleures ressources disponibles pour progresser sur l’exploitation de la voiture. »
Cette déclaration marque un tournant dans la stratégie d’Alpine, dont la volonté est clairement de consolider son rôle de constructeur et de développer ses propres ressources et compétences en matière de compétition.
Alpine prend 49% de Signatech : un partenariat gagnant pour l’Endurance
Le rachat de 49% de Signatech par Alpine en 2024 est le résultat logique d’une collaboration fructueuse et de l’évolution de la marque au “A” fléché. Cette prise de participation marque une volonté claire de renforcer l’engagement d’Alpine dans l’Endurance, tout en offrant à Signatech un appui financier et technique supplémentaire pour relever les défis à venir, notamment avec le retour prévu en Hypercar dès 2024.
Philippe Sinault reste à la tête de l’écurie en tant que Team Principal de l’Alpine Endurance Team, continuant à diriger les opérations et à façonner la stratégie de course. Cependant, ce rapprochement stratégique permet à Alpine de s’impliquer davantage dans la structure de l’équipe, apportant expertise technique et une vision à long terme pour la compétition. Un mouvement stratégique qui promet de belles perspectives pour les années à venir.
Conclusion : Alpine et Signatech, une alliance stratégique pour l’avenir de l’Endurance
En prenant une part active dans le capital de Signatech, Alpine renforce sa position dans le sport automobile, tout en préparant son retour en force dans la catégorie reine de l’Endurance. La décennie écoulée témoigne d’une réussite exemplaire, marquée par des victoires prestigieuses, une progression constante, et une volonté inébranlable de performance.
Alpine et Signatech (Alpine Endurance Team) s’apprête à écrire un nouveau chapitre de son histoire, où compétitivité et excellence seront plus que jamais au rendez-vous.
Un projet qui prend tout son sens avec une Alpine A424 qui monte en puissance lors du championnat WEC, obtenant de belles performances, dont un podium aux 6 Heures de Fuji et un top 5 au Circuit des Amériques.
N’oublions pas que ce bloc moteur, tant critiqué pour son manque de fiabilité, développé conjointement avec les équipes de Viry-Châtillon et Mecachrome, a retrouvé toute sa performance et une fiabilité renforcée pour les dernières épreuves.
Pour cette première année d’existence de l’hypercar, l’Endurance s’annonce sous les meilleurs auspices pour Alpine Endurance Team, promettant de nombreux succès à venir.
Source : Endurance-Info